L'écholocation

D'un mammifère volant d'exception

 
 

 

  Vision nocturne ?

Si Lazzaro Spallanzani avait émis l'hypothèse d’un sixième sens dès 1794, il faudra attendre jusqu'en 1939, avec l'aboutissement des radars militaires et l'invention du sonar, pour qu'une machine qui capte et enregistre ces signaux, résolve le mystère de la "vision nocturne" des chauves-souris. Elles envoient des ultrasons pour calculer leurs déplacements aériens, à l'instar de ses cousins,  les cétacés qui envoient des sons pour se localiser dans l'immensité des océans.

 

 

  Dans tous les sens :

 Si elles produisent des sons tout à fait audibles pour l'homme (inférieur à 18KHz) qui sont associés à des comportements sociaux, les chauves-souris émettent pour leur écholocation  des sons entre 20 et 120 KHz, imperceptible à l'oreille humaine. Ces émission leur permettent de capter des détails de moins d'un dixième de millimètre ! Leur rapidité d'analyse de l'espace qui peut rayonner sur plusieurs mètres est déconcertante. De plus pour ne pas être perturbées par des sons parasites, elles possèdent des récepteurs spécialisés dans le traitement des sons de faible intensité correspondant à leur propre écho.

Aucun oiseau ne semble pouvoir rivaliser dans ces voltiges aériennes dues à l'efficacité de ce système de navigation combiné à des aptitudes de vol. L'émission partant du larynx se fait par la bouche ou le nez et la réception  se fait par les oreilles, mais également par les ailes, dont la membrane  appelée patagium est innervée et pourvue de capteurs spéciaux récemment découvert.

Si la vue est tout à fait fonctionnelle, elle n'est apparemment guère sollicitée pour la chasse, même si des insectes indiquent leur toxicité par l'affichage de couleurs éclatantes, parfois subterfuges. En contre partie, leur odorat  particulièrement bien développé  apporte  des renseignements certainement plus fiables sur leurs proies, par rapport aux phéromones qu'ils peuvent dégager .

 

 

  A l'écoute :

On peut identifier les chiroptères grâce aux  ultrasons qu' ils émettent avec des détecteurs spéciaux, durant leur période d'activités généralement d'avril à novembre. Les fréquences sonores, leur durée et la variation d'émissions ou la modulation, permettent de les identifier précisément, car chaque espèce possède une signature "sonagraphique" spécifique.

On peut distinguer trois types d’émissions sonores  :

Les signaux à fréquences variables ou modulées de grande amplitude et de courte durée (1 à 5 ms) caractérisent les Murins, Oreillards et Barbastelles.

Les signaux à fréquences variables ou modulées de plus faible amplitude et de courte durée  sont typiques des Pipistrelles, Sérotines et Noctules.

Les signaux à fréquences plus constantes et de durée "allongée"sont l’apanage des Rhinolophidés.

La succession de ces cris oscille entre 10 et 100 signaux par seconde. Bien que inaudibles, ces cris ont une intensité stupéfiante pouvant atteindre les cents décibels pour les Noctules.