Comme l'homme, la chauve-souris fait partie du règne animal du phylum des
chordés (à colonne vertébrale) de la classe des mammifères. Pour anecdote
on la classait encore parmi les oiseaux au XVIIIème. C'est l'unique
représentant de cette classe à maîtriser le vol véritablement de manière
naturelle,
et cela, depuis 50 millions d'années, date d'apparition des premiers
mammifères modernes.
Rappelons que les premiers hominidés sont apparus il y a environ 7 millions d'années et
l'homo sapiens il y a 200 mille ans. Les fossiles de chauves-souris révèlent
apparemment peu de différences avec les espèces actuelles. Pourtant, elles ont
évolué pour devenir des as de la voltige, défiant les lois de l'aérodynamique. Les chiroptères sont,
aujourd'hui, le deuxième ordre des mammifères de la planète par leur diversité,
soit un peu plus de neuf cents espèces, mais pas par leur effectif. En effet,
on note que le nombre d'individus a diminué ces derniers siècles alors que l'on pouvait observer, il y a moins de
cinquante ans, des rassemblements incroyables dans les zones tropicales de
plusieurs dizaines de millions d'individus !
On trouve des chiroptères disséminés partout
dans le monde car elles ont su s'adapter à presque tous les milieux jusqu'à la
limite des zones hostiles. Certaines espèces ont cohabité parfaitement avec l'homme depuis son
apparition, tout d'abord dans les forêts et les cavernes puis dans les
constructions humaines. Dès le néolithique, ces chauves-souris opportunistes ont été
favorisées par l'adoption de gîtes artificiels. Cependant aujourd'hui la
tendance s'inverse. L'explosion démographique et l'urbanisation, les bouleversements écologiques, l'exploitation intensive, la déforestation, , l'utilisation de
produits chimiques et les phénomènes de pollution sont de véritables catastrophes pour
tous ces animaux anthropophiles ou pas ! Les chiroptères
subissent une hécatombe depuis notre révolution industrielle et de nombreuses espèces ont d'ores
et déjà disparu en l'espace de moins
de cinquante ans ! Encore une
alarme de la nature que semble ignorer l'hégémonie économique de la
société des hommes sages. Homo sapiens (sapiens) n'est plus et la vitalité de la planète accuse le coup sous le règne de cet "Australopitécus superConsommatus"...
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