Hibernation :
de fin octobre à début avril, les chauves-souris
hibernent dans une diversité de sites pouvant être très surprenant, et
cela dès qu'ils remplissent des conditions d'isolement, de température et
d'hygrométrie à leur convenances, qui sont plus ou moins spécifique à chaque espèce. Afin
d'éviter le dérangement, le gel et la dessiccation, elles choisissent le plus
fréquemment des cavités naturelles ou les espaces souterrains réalisés par
l'homme. Après avoir accumulé des réserves énergétiques sous forme de graisse
durant l'automne, elles tombent dans une profonde léthargie, leur rythme
cardiaque passe d'environ 800 en activité, pour 500 au repos à seulement 10 à 80
battements par minute. Leur respiration devient imperceptible, avec des arrêts de
plus de soixante minutes. Sa physiologie lui permet de faire varier sur une
grande amplitude sa température. Les spécialistes les qualifient d'endotherme
hétérotherme, plutôt qu'homéotherme, à l'exemple de l'homme (homéotherme
endotherme) dont l' organisme s'efforce de garder sa
température intérieure constante, car son métabolisme ne supporte pas les écarts
de températures. Dans une autre catégorie à ne pas confondre, le lézard est ectotherme ou
poïkilotherme, il n'a pas de système de régulation interne et sa température
est dépendante du milieu extérieur. En hibernation, les chiroptères maintiennent leur température interne à un ou deux degrés au dessus du milieu ambiant, soit
une température léthargique entre 0°C et 15°C ( 20°C en éveil et
40°C en activité). Enfin, les chauves-souris grégaires peuvent se regrouper en
essaim monotype ou à plusieurs espèces, elles diminuent
ainsi leurs pertes caloriques. Leur léthargie peut-être
entrecoupée de courtes phases d'activités "physiologiques" : elles
défèquent, urinent, voire s'alimentent si possible ( avec des papillons nocturnes
plus robustes au froid ) et elles peuvent même
changer de gîte. Mais la multiplication des réveils a un coût
énergétique et tout dérangement intempestif lui sera fatal. Soit elle n'aura
plus assez de réserves calorique pour tenir jusqu'au printemps, soit
plus assez de force pour chasser et pouvoir se réalimenter correctement. Il est
donc impératif de ne pas déranger les chiroptère durant cette phase. |
Reprise
d'activités : le printemps annonce leur reprise d'activités coordonné également au réveil
ou l'éclosion des insectes. En effet les chauves-souris sont très sensibles à la moindre
élévation de température. Leur odorat et l'humidité peuvent aussi jouer un rôle qui "shunterait" son
horloge interne. La fin de sa léthargie programmée est donc aussi variable en
fonction des stimuli environnementaux. Elles transitent alors vers des gîtes
d’été. En fonction de la longueur de leurs déplacements, on parle d'espèces sédentaires ou migratrices. Les records de
distances (plus de 1500 Km) sont détenus par des Noctules et la Pipistrelle
de Nathusius. |
Colonies de maternité : à
partir de avril à juin, les femelles se regroupent pour la mise bas. Chez la
plupart des espèces européennes, les mâles sont alors dispersés et isolés. Plus
rarement, certains se regroupent , ou peuvent être présents
minoritairement dans les nurseries. Les premières naissances ont lieu en juin
avec le plus souvent un seul
petit, voir deux à trois jeunes selon l'espèce. Ensuite, ils sont allaités
durant trois semaines à un mois. A partir d'août c'est l'apprentissage du vol et
l'émancipation des juvéniles. En septembre les colonies se dispersent. |
Accouplement : durant le rut les mâles balisent vocalement un
territoire et "chantent" pour attirer les femelles. Les
accouplements, souvent polygyniques (en harem)
ont lieu pour les plus précoces à la fin de l’été. Mais la copulation peut se
prolonger jusque dans les quartiers d'hivers. La période qui suit est
exceptionnelle pour ce mammifère. En effet la femelle peut stocker le
sperme jusqu’au printemps (soit près de 6 mois). Après la
fécondation qui aura donc lieu l'année qui suit, elle peut modifier son
temps de gestation (de 30 à 75 jours) en fonction des conditions
climatiques et de l'abondance de nourriture. Le gîte d' accouplement
pouvant être intermédiaire, elles se déplacent ou migrent à nouveau vers
les sites d'hibernation. Enfin, avant la disparition des insectes à l'orée de
l'hiver, les chiroptères, comme tous les animaux hibernant, doivent constituer des
réserves caloriques. Ils chassent donc activement ... |
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